Cocr, la fin d’un siècle ?
Utilisé depuis des années en dentisterie pour la fabrication de prothèses (comme des bridges et des couronnes), le CoCr est connu pour sa résistance à la corrosion et à l’usure. C’est un matériau durable et fiable pour des prothèses qui sont exposées aux forces de mastication élevées.
En France, le CoCr a connu une baisse de popularité avec l’arrivée sur le marché de nouveaux matériaux plus esthétiques sans forcément être plus coûteux.
Il reste cependant un matériau de référence pour certains chirurgiens-dentistes du fait de son excellente prise en charge par la sécurité sociale et les mutuelles.
Une interdiction annoncée par étape…
Le cobalt est l’un des éléments composant l’alliage chrome-cobalt aussi appelé CoCr qui entre dans la réalisation des prothèses dentaires métalliques. Cependant, en 2017, il a été classé par l’Agence européenne des produits chimiques comme substance cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction :
Le cobalt métallique est classé comme une substance :
- cancérigène de catégorie 1B,
- mutagène de catégorie 2
- toxique pour la reproduction de catégorie 1B
En conséquence, le règlement (UE) 2017/745 sur les dispositifs médicaux, qui est entré progressivement en vigueur entre 2017 et 2025, impose de nouvelles exigences pour les dispositifs médicaux contenant du cobalt.
Depuis 2021, il est obligatoire de mentionner la présence de cobalt sur les emballages de ces dispositifs et d’informer les patients de son utilisation.
En 2025, l’utilisation de cobalt dans les dispositifs médicaux sera interdite en raison de sa classification.
Néanmoins, les dispositifs médicaux contenant du cobalt pourront être mis sur le marché si :
- aucune alternative n’est disponible
- une justification est fournie par le fabricant ou l’organisme notifié par le fabricant,
- l’utilisation de ces dispositifs est notifiée sur l’emballage et au patient/consommateur.
Bilan du Cocr et de ses alternatives pour 2025
Quels sont les points forts et points faibles du CoCr ?
Les avantages :
- Coût : le CoCr est remboursé à 100% par la loi santé et le RAC 0 en France, et devient de fait une option abordable pour les prothèses dentaires.
- Durabilité : le CoCr est connu pour sa résistance à la corrosion et à l’usure
- Résistance : le CoCr est un métal solide qui résiste aux chocs et à la flexion
Les inconvénients :
- Apparence esthétique : Avec son apparence métallique, il est moins esthétique que les matériaux comme la zircone ou la céramique. Il est généralement recommandé en secteur postérieur.
- Sensibilité : certaines personnes peuvent être sensibles ou allergiques au CoCr, ce qui peut rendre ces prothèses inadaptées.
Il est vrai que la loi « 100% santé » en France prévoit des remboursements importants pour certaines prothèses dentaires, y compris en cobalt-chrome. Cependant, cela ne signifie pas que son utilisation est sans risque pour la santé des patients.
De part le principe de précaution, nous vous recommandons donc de vous tourner vers des alternatives.
Quelles alternatives au chrome-cobalt en 2022 ?
- La zircone est un matériau céramique obtenu à partir de zirconium. Il est utilisé dans la dentisterie pour la réalisation de prothèses dentaires. 100% biocompatible, la zircone est particulièrement recommandée pour les patients allergiques ; très résistante à la fracture et à l’usure, ce qui en fait un matériau durable dans le temps.
- La céramique : les céramiques sont des matériaux de synthèse reconnus pour leur esthétique et leur mimétisme vis-à-vis d’une dent naturelle. Particulièrement recommandées en secteur antérieur comme en postérieur, elles sont également résistantes aux chocs et à la flexion, ce qui en fait un matériau durable et fiable.
- Le titane est un matériau largement utilisé dans la prothèse dentaire, notamment dans la confection de ponts, de couronnes et de prothèses dentaires implantables. Il est biocompatible, très résistant, léger et à longue durée de vie.
Chaque matériau possède des avantages et des inconvénients propres, le choix du matériau dépendra des besoins et des préférences du patient comme de la situation clinique établie par le chirurgien-dentiste.
